Oiseau

Oiseau

Phénix, Griffon ou Sirène ? Quel est cet étrange oiseau à la tête ornée de plumes faisant un cône, avec deux pattes griffues et une queue semblable à celle d’un poisson ou d’un paon ?

Griffon ou Ruc


Le monde du Moyen Âge s’approprie le griffon et le considère sans aucun doute comme un animal réel appartenant au genre des oiseaux. Vers la fin du Moyen Âge, le griffon est utilisé dans des armoiries. Nombreux sont les écussons ornés du griffon. Il se rencontre même dans l’art et la littérature chrétienne. Il sera cité dans les bestiaires et encyclopédies médiévales, et dans la littérature romanesque. Le griffon est évoqué dans plusieurs récits de voyages. Marco Polo le décrit en 1298. Il explique qu’on peut y voir un ruc, animal légendaire qu’il compare au griffon.

« Le griffon est un animal à quatre pieds, bien qu’il ait des plumes. Il est en tout semblable au lion, si ce n’est qu’il a la mine d’un aigle ; mais ceux qui avaient vu de ces rucs assuraient qu’ils n’avaient que deux pieds comme les autres oiseaux ».

Sirène


Aujourd’hui véritable muse, cette créature mythologique verra son image, sa symbolique et son apparence évoluer au fur et à mesure des époques.
Le mythe de la sirène remonte à l’antiquité. On nous parle de femmes ailées, à tête humaine, à corps d’oiseau. Elles sont d’abord des créatures de l’air jusqu’au Moyen-Age. On lui donne alors de nouvelles origines bibliques. D’après le Livre d’Hénoch, les anges déchus en rébellion contre Dieu allèrent sur terre pour enfanter des humaines. De là seraient nées les sirènes. On retrouve d’ailleurs beaucoup de représentations de sirènes dans les églises. Les sirènes perdent alors peu à peu leurs plumes et leurs griffes pour se retrouver avec un buste de femme, de longs cheveux avec une queue de poisson à la place des jambes. Avant le VII° siècle, elles étaient décrites comme hideuses. Ensuite, elles prennent les traits de jeunes et jolies femmes : belles, attirantes, séduisantes. On oublie complètement la sirène antique.

Dans toute l’Europe, la sirène fera partie des contes, des mythes et des légendes. Même Christophe Colomb dira en avoir croisé trois en 1493 prêt de l’ile de Saint-Domingue.

Le Phénix


Le phénix, est un oiseau légendaire de la mythologie grecque et orientale, doué d’une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé dans les flammes. Il symbolise ainsi les cycles de renaissance et il est devenu rapidement un symbole de résurrection. Tout le Moyen Âge a vu en lui le symbole de la résurrection du Christ.

André Michal-Ladichère qui reconstruira le Château de Saint Geoire sur les ruines du Château de Clermont, verra dans le symbole du Phénix la renaissance du Château qui renait de ses ruines ou de ses cendres. Le phénix a la grandeur de l’aigle, la tête ornée de plumes formant un cône, des caroncules (excroissances) à la gorge, le cou rayonnant d’or, le corps de couleur pourpre, et la queue est d’azur éclatant et semée de plumes incarnat (rouge clair).

Selon les auteurs classiques grecs et latins, c’était une sorte d’aigle au plumage éclatant, rouge et or, ou bien multicolore. C’est un animal unique et vénéré, la merveille des merveilles… Son cou est d’or fin, son poitrail a la couleur de la pourpre, ses ailes brillent comme le saphir et ses pattes ne se terminent pas par des griffes, elles sont ornées de rubis. Il incarne la résurrection et l’éternité.